Unis Contre l'Extrême Droite

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Qui sont les maires fn?

http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/30/municipales-voici-les-dix-maires-lepenistes-france-251087

 

Municipales : voici les onze maires lepénistes de France

 

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Nolwenn Le Blevennec | Journaliste Rue89
Audrey Cerdan | Journaliste et photographe Rue89

 

A ce stade de la nuit, le Front national a gagné une dizaine de villes. Tour d’horizon des maires lepénistes de France.

1

Stéphane Ravier

Marseille (VIIe secteur), 150 000 habitants

 


Stéphane Ravier, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 30 mars 2014 (Claude Paris/AP/SIPA)

Stéphane Ravier n’a pas remporté la mairie de Marseille, mais il a réussi à gagner le VIIe secteur.

Le candidat FN est un militant de très longue date, grand admirateur de Jean-Marie Le Pen. Il est contre le droit du sol et pour la peine de mort qu’il considère comme « un mal nécessaire ».

Stéphane Ravier est postier en disponibilité, il est salarié chez Orange. Il est considéré comme un militant plutôt radical au Front national. Il y a quelques années, les affiches du candidat dénonçaient poing levé « l’invasion ».

2

Robert Ménard

Béziers (Hérault), 71 000 habitants

 

 


Robert Ménard, à Béziers (Hérault), le 30 mars 2014 (Jean-Paul Bonincontro/AP/SIPA)

Dans sa première vie, Robert Ménard a fondé Reporters sans frontières (RSF) en 1985, une structure qui se battait pour la liberté de la presse dans le monde. Désormais, il est élu à Béziers (Hérault), dans sa ville d’enfance, avec le soutien de Marine Le Pen.

​Il y a un an, Rue89 avait fait un long portrait de Robert Ménard. Plusieurs traits de personnalité étaient ressortis de cette enquête :

  • un tempérament caractériel et dictatorial ;
  • une façon de penser « café du commerce » et affective ;
  • une passion pour la liberté d’expression (trouvant que les idées négationnistes ont leur place dans le débat public) ;
  • un catholicisme de plus en plus prégnant ;
  • des fréquentations très radicales.

Ce dernier point s’est encore vérifié pendant la campagne municipale de Béziers : Robert Ménard a pris dans son équipe deux membres du Bloc identitaire et André-Yves Beck, issu d’un groupuscule d’extrême droite.

3

David Rachline

Fréjus (Var), 52 000 habitants

 


David Racheline, devant le Campanile aéroport de Nice, le 9 septembre 2011 (Audrey Cerdan/Rue89)

​David Rachline, 26 ans, est un des meilleurs soldats du Front. Militant FN depuis ses 15 ans, ancien chef du Front national jeunesse, il a interrompu ses études de droit pour y passer plus de temps. Jusqu’à ce dimanche, David Rachline était secrétaire national à la communication numérique (il tweete pour Marine Le Pen). Il est désormais l’un des plus jeunes maires de France.

Professionnel de la langue de bois, très lisse, il est très difficile de savoir ce qu’il pense vraiment. Un portrait publié dans Les Inrocks faisait le même constat :

« Impénétrable David Rachline. Parler une heure avec quiconque suffit souvent à lui arracher de petites confessions, à cerner un caractère. Lui garde le sourire et un silence de pierre tombale. »

Mais on sait que le maire de Fréjus a été très proche d’Alain Soral lors de son passage au Front national. De sensibilité nationaliste-révolutionnaire, il a été membre du mouvement Egalité et réconciliation (E&R).

4

Steeve Briois

Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), 26 900 habitants

 


Steeve Briois prend la pose à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le 16 janvier 2014 (JULIEN DUCLOUX/SIPA)

Steeve Briois a remporté cette ancienne ville minière dès le premier tour. Il est militant FN depuis ses 16 ans. Passé chez Bruno Mégret (Mouvement national républicain, MNR) en 1998, il est revenu au Front national quelque temps après. Proche de Marine Le Pen, il est, depuis janvier 2011, secrétaire général du parti.

Plus jeune, selon un livre d’enquête, il était le militant démagogue, poliment raciste et entouré d’une jeune garde en bombers.

5

Joris Hebrard

Le Pontet (Vaucluse), 16 900 habitants

 

Le nouveau maire s’appelle Joris Hebrard et il est un masseur-kinésithérapeute de 31 ans. On ne sait pas grand-chose de lui. Dans un communiqué, il écrit :

« Mon objectif est simple : transformer la légitime révolte des Français en espoir et représenter localement Marine Le Pen afin que, dans notre ville aussi, le vent du renouveau puisse souffler. »

Son programme : la « baisse des impôts » ou « défendre la laïcité républicaine face aux communautarisme ».

6

Fabien Engelmann

Hayange (Moselle), 15 000 habitants

 

 


Fabien Engelmann, à Hayange (Moselle) le 18 janvier 2014 (DUCLOUX/SIPA)

​Fabien Engelmann a été exclu de la CGT quand il s’est présenté aux cantonales de 2011 sous l’étiquette FN. Ancien militant du NPA, qu’il a quitté suite à la candidature d’une adhérente voilée dans le Vaucluse aux régionales de 2010, il a été séduit par le profil de Marine Le Pen.

Anecdotique mais à savoir, il est un grand fan de Brigitte Bardot.

« Je milite, depuis que je suis tout jeune, dans des associations de protection animale, car j’accorde beaucoup d’importance au respect de la vie, et j’avoue mon admiration pour Brigitte Bardot, qui a tout donné à cette juste cause. »

7

Julien Sanchez

Beaucaire (Gard), 15 000 habitants

 


Julien Sanchez, à Beaucaire (Gard), le 20 mars 2014 (Claude Paris/AP/SIPA)

Julien Sanchez est le monsieur micro du FN. Il est celui qui monte sur scène, lors des université d’été ou autres congrès, pour présenter les intervenants. Il est jeune, propre sur lui.

Il voulait faire campagne à Nîmes, mais il a été parachuté à Beaucaire par le parti, ville où le FN a fait de très bons scores lors des présidentielles.

A Beaucaire, Julien Sanchez veut changer le visage du centre-ville. Il a beaucoup fait campagne auprès des commerçants. Il leur a assuré qu’il lutterait contre les commerces halal et contre les kebabs accusés de tous les maux.

8

Marc-Etienne Lansade

Cogolin (Var), 11 000 habitants

 

Le candidat du Front national, Marc-Etienne Lansade, est un entrepreneur parisien de 40 ans parachuté dans la ville. Selon le journal Méridien Mag, le candidat dit bien connaître l’endroit pour y passer tout son « temps libre ». Il pense que la ville « constitue un vrai pôle d’attraction pour les islamistes ».

« Outre la question du communautarisme, Marc-Etienne Lansade prévoit de revoir l’organisation de la police et repenser le développement économique de la ville. »

9

Franck Briffaut

Villers-Cotterêts (Aisne), 10 000 habitants

 

Franck Briffaut est un militant FN relativement inconnu.Dans le journal L’Union, voici ce qu’on apprend sur lui  :

  • il est conseiller municipal FN depuis 1995 ;
  • c’est sa quatrième tentative aux municipales ;
  • il est employé par le ministère de la Défense (il est conducteur de travaux dans le Génie militaire) ;
  • il « porte la cravate » et s’éloigne des « pièges à polémique » ;
  • il attend la visite de Marine Le Pen pour les élections européennes auxquelles il se présente également.

Il s’opposerait, ce qui n’est pas étonnant, à la gratuité totale de l’IVG.

10

Philippe de la Grange

Le Luc (Var), 9 500 habitants

 

Philippe de la Grange, militant FN de 50 ans, a été élu dans cette petite ville. Il a gagné malgré un front républicain (le maire sortant, André Raufast, divers gauche, avait retiré sa liste). Sur la fiche d’identité qui lui est consacrée, sur le site du FN, il est écrit :

« Agé de 50 ans, marié, père de deux enfants, je suis diplômé en marketing et sciences politiques. Professionnellement, j’ai dirigé le cabinet de plusieurs élus nationaux, avant de rejoindre le secteur privé et le monde bancaire, tout en poursuivant mon engagement politique, en faveur de la défense du peuple français. »

11

Cyril Nauth

Mantes-la-Ville, 18 700 habitants

 

Cyril Nauth est un enseignant de 32 ans. A Mantes-la-Ville, il a profité d’une gauche ridicule, qui a passé sa campagne à se tirer dans les pattes. Nous l’avons rencontré mardi dernier, à la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie, alors qu’il déposait ses listes. Et il était confiant, en mode « ne vous inquiétez pas, j’ai de la ressource » et sourire narquois.

Le bonhomme n’est pas très charismatique. Quand on l’interroge, il se contente de citer le parti et de réciter le programme par coeur. Quand la question est tortueuse, il esquive. Et cite encore le parti.

Les Merisiers, le quartier le plus difficile de la ville, est classé en Zone de sécurité prioritaire (ZSP). Là-bas, les jeunes avaient juré qu’ils ne laisseraient pas le FN passer. Une sorte d’union entre tous les quartiers pour miser sur un candidat de gauche et sauver « l’honneur » de la ville. Raté.

Trois autres villes ont été remportées par l’extrême droite :

  • Jacques Bompard et sa femme, Marie-Claude Bompard, tous les deux Ligue du Sud, ont gardé Orange et Bollène dans le Vaucluse .
  • le parti fondé par Jacques Bompard a également remporté Camaret-sur-Aigues dans le même département.

 

Quand la droite se déchire, le FN passe
Les divisions de la droite ont permis au FN de remporter Fréjus, Villers-Cotterêts et Hayange. A Fréjus, David Rachline affrontait Philippe Mougin (UMP-UDI) et le maire sortant de droite, Elie Brun, condamné pour prise illégale d’intérêts. A Villers-Cotterêts, Franck Briffaut a raflé la mairie, lors d’une triangulaire l’opposant à deux listes divers droite. A Hayange, les deux listes de gauche ont fusionné, mais pas celles de droite. Mais à droite, deux listes se sont maintenues. A Mantes-la-Ville, c’est la division de la gauche, sur fond de guéguerres d’égos et de faits divers, qui a conduit à la victoire du FN.


30/03/2014

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